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Orson Welles, H-G Wells, Monsieur-Tout-Le-Monde confond volontiers ces deux noms, assez proches il est vrai, lorsque l'on évoque les premiers temps de l'ufologie. Et ils ont un rapport entre eux en ce sens que H-G
Wells est cet écrivain à qui l'on doit la fameuse "Guerre des Mondes" (invasion de la terre par les Martiens) alors qu'Orson Welles est un journaliste qui a adapté l'histoire en question sur les ondes, pour la radio. Cet épisode mérite tout à fait que l'on s'y attarde quelque peu... ne serait-ce que pour le mouvement de panique qui s'en suivit.
Orson Welles est un réalisateur, acteur, producteur et scénariste américain. Né le 6 mai 1915 à Kenosha dans le Wisconsin (États-Unis), il est mort le 10 octobre 1985 à Hollywood, Los Angeles en Californie d'une crise cardiaque. Conformément à sa dernière volonté, ses cendres ont été dispersées au-dessus de l'Espagne. Il a été parfois crédité sous les noms de O.W. Jeeves ou G.O. Spelvin. Orson Welles est une figure incontournable du cinéma comme réalisateur avec Citizen Kane, considéré comme l'un des plus grands films de l'histoire du cinéma alors que c'était son premier film. Il a également laissé sa trace en tant qu'acteur, assura de nombreuses narrations dans près d'une centaine de films. Malgré une filmographie de seulement quinze films, il a exercé une grande influence sur différents réalisateurs, en particulier sur Stanley Kubrick dont il se sentait artistiquement très proche. Artiste précoce, il s'est pris de passion pour Shakespeare très jeune ainsi que pour Montaigne, et a également laissé sa marque à la radio avec ses adaptations d'œuvres littéraires, plus particulièrement celle de La Guerre des mondes de HG Wells, le 30 octobre 1938, où la véracité de la mise en scène et des propos a laissé croire à ses auditeurs à l'invasion des États-Unis par des Martiens.
Ce jour-là, sur CBS, l'émission Mercury Theatre on the air présente une adaptation de La Guerre des mondes de HG Wells dans laquelle un faux
présentateur de CBS annonce l'arrivée belliqueuse des Martiens sur Terre. En 1938, la radio est un média de communication qui connaît un
fort essor et de nombreux auditeurs l'écoutent. Ainsi, son excellente mise en scène parvient à faire admettre à près d'un million d'auditeurs — sur les
six millions qui écoutaient l'émission — que les États-Unis étaient attaqués par des extraterrestres venus de Mars et que le danger impérieux demandait
impérativement de fuir. C'est le chaos dans tout New-York ! Et même les troupes américaines, massées dans le port mais en permission, sont rappelées dans le
but de défendre la patrie. Il faut pourtant signaler que les circonstances qui ont conduit à la réalisation de cette émission sont beaucoup moins glorieuses que ses
conséquences. Orson Welles travaille à la radio CBS, avec toute la troupe du Mercury Theater, pour une émission intitulée «Mercury Theater on the air». Welles y présente
hebdomadairement une œuvre classique, parmi lesquels L'île au trésor de Robert Louis Stevenson, Jane Eyre de Charlotte Brontë, Jules César
de Shakespeare et Le Tour du monde en quatre-vingts jours de Jules Verne. Il souhaite adapter une œuvre de
science-fiction et propose aux adaptateurs de la radio Le nuage pourpre de Shiel, Le monde perdu
de Arthur Conan Doyle avant d'arrêter son choix sur La Guerre des mondes
de HG Wells. Devant le refus des adaptateurs qui trouvent le roman trop
faible, Welles décide de travailler seul à l'adaptation du roman. Le 29 octobre, Welles passe sa journée à rédiger le
texte et à répéter l'émission, mais devant le résultat qu'il juge trop médiocre, il décide de remanier son texte et passe sa nuit à l'actualiser.
Il décide alors d'utiliser systématiquement le mode de la première personne, de sorte que les intervenants donnent l'impression de vivre les événements en direct.
Lorsqu' Orson Welles débute son émission, il précise, comme il le fait à chaque fois, qu'il s'agit d'une adaptation d'une œuvre littéraire. En dépit de cela,
les auditeurs se mettent à croire à la véracité de l'attaque du pays par les Martiens. André Bazin, dans son
étude sur Welles, rappelle que le Ministère de l'Intérieur et le Président des États-Unis ont chacun à leur tour fait des communiqués dramatiques,
amplifiant ce qu'il nomme «un extraordinaire phénomène de schizophrénie collective».
Les conséquences sont multiples : la radio, les commissariats sont submergés d'appels de gens prétendant avoir aperçu des Martiens. La panique n'a été relatée que
le lendemain puis durant une semaine dans la presse.
La cote du surdoué monte en flèche, et Hollywood lui fait la proposition de réaliser trois films en libre champ.
Citizen Kane sera le premier... et le dernier de ceux-ci.
Source Wikipédia
Il ne s'agit ici, bien sûr, que de science fiction et non d'observations réelles, ne nous y trompons pas (cela suffit, en matière de méprises !) néanmoins, l'événement permet de tirer de nombreuses conclusions. La première réside dans la facilité avec laquelle les masses se laissent influencer par les médias et n'écoutent le plus souvent que d'une oreille très légère (Orson Welles avait bel et bien annoncé la couleur d'entrée de jeu, il n'y aurait donc jamais du y avoir de panique !) mais en cela, elles ne sont pas seules responsables puisque les autorités se montrent aussi coupables : "Le Ministère de l'Intérieur et le Président des États-Unis ont chacun à leur tour fait des communiqués dramatiques". La deuxième c'est que l'événement démontre une psychose quasiment généralisée de la population quant aux extraterrestres qui sont peut-être un peu rapidement catalogués comme belliqueux (alors que, à l'époque de H-G Wells, le monde croyait plutôt en un monde "plus sage" sur Mars !) La troisième, c'est que les faits précèdent l'observation de Kenneth Arnold de neuf ans. Neuf années qui sont entrecoupées par la seconde guerre mondiale et par le début de la guerre froide et si l'on y ajoute encore un petit mois... on arrive à l'affaire Roswell. Qu'est-ce qui a changé entre temps dans l'esprit des gens ? La guerre a démontré les formidables possibilités militaires américaines et provoqué l'utilisation de la bombe atomique, la victoire est encore dans toutes les mémoires mais l'on se souvient aussi des pertes encourues, les menaces en provenance de l'Est sont bien réelles. Dans un tel contexte, les esprits sont-ils vraiment aussi sereins qu'on ne nous le laisse sous-entendre notamment en supposant qu'il n'y aurait aucune panique de la population si on lui annonçait désormais que des extraterrestres seraient parmi nous ? Si l'on peut imaginer, en effet, que le peuple américain est désormais bien conscient de sa supériorité au niveau humain, il y a tout lieu de croire qu'il n'en va pas de même si la menace vient d'ailleurs, d'un monde inconnu. C'est un phénomène très classique que celui de la peur de l'étranger, de l'insaisissable. On peut tout imaginer : que d'éventuels extraterrestres nous soient largement supérieurs, beaucoup plus évolués technologiquement parlant et cela repose d'ailleurs sur une logique assez implacable puisqu'ils sont déjà capables de voyages spatiaux qui nous dépassent largement ! Nous pensons donc, pour notre part, que les autorités américaines avaient tout lieu de redouter une panique généralisée si la population était venue à apprendre la découverte d'engins extraterrestres dans l'affaire Roswell. En tout état de cause, cette possibilité nous paraît tout à fait plausible. De là à évoquer la théorie conspirationniste il n'y a qu'un pas, mais c'est une autre paire de manches.
Au
gré de nos lectures ufologiques, nous avons découvert un point intéressant, mais à relativiser. Selon certaines sources et
notamment celles de Pierre Lagrange, spécialisé dans l'étude des "parasciences",
enseignant à l'école des mines, sociologue des sciences et chercheur associé au Laboratoire d'anthropologie et d'Histoire de l'Institution de
la Culture), le canular d'Orson Welles a été suivi d'une autre rumeur qui, celle-là, ne mettait pas en scène des Martiens en tripodes mais
bien une population new-yorkaise hystérique ! Selon lui, l'information consistant à relater un indescriptible mouvement de foule,
peuplé d'embouteillages à n'en plus finir, de suicides, de fausses couches, de scènes d'hystérie indescriptibles aurait été largement
exagérée. D'après le sociologue, il y aurait bien eu quelques cas isolés de panique et les journaux les relatèrent comme il se doit, en
amplifiant légèrement pour donner de la consistance à leurs propos. Mais d'autres médias reprirent ces mêmes éléments à leur compte en les amplifiant à leur tour. La répétition des mêmes témoignages
donnait une impression de masse largement surfaite. On nota bien quelque 40% d'appels supplémentaires de la part de personnes intriguées
par l'émission et qui désiraient vérifier l'information, s'enquérir de la réalité du phénomène, mais certainement pas le chaos qui fut colporté
et qui s'est ensuite inscrit dans la mémoire populaire pour devenir simplement un mythe !
L'idée de Pierre Lagrange était de démontrer que la population n'est pas si naïve qu'on ne le laisse entendre et que, dès lors, il serait vain de
croire qu'elle réagirait de telle manière à une annonce similaire. Après tout, que feriez-vous, vous, si la radio ou la télévision annonçait
l'arrivée massive de Martiens belliqueux ? Il y a fort à parier que beaucoup d'entre nous en riraient car on croit savoir depuis belle
lurette que la possibilité de l'existence d'une vie sur la planète rouge est extrêmement peu probable, cependant nous ne sommes plus en 1938.
Supposons donc que l'on nous propose des atterrissages en provenance d'une planète beaucoup plus lointaine... Notre réaction serait-elle
d'envahir précipitamment la voiture et de prendre la poudre d'escampette pour une destination incertaine ? Rien n'est moins sûr ! Il
est sans doute plus probable que la plupart d'entre nous essaierait effectivement de savoir d'abord ce qu'il en est réellement. Quant
à paniquer, tout est évidemment une question de circonstances et de
personnalité ou de caractère. En tous cas il y a un doute ! (NDLR : cet article a été rédigé il y a plusieurs années, bien avant l'épisode du Covid. Désormais, il serait peut-être imaginable que la réaction soit différente.)
Ce
doute, Pierre Lagrange n'hésite pas à l'exprimer avec force, non
seulement dans son livre "La guerre des mondes a t'elle eu lieu ?"" et le rappelle dans "OVNIS : Ce qu'ILS ne veulent pas que vous sachiez".
Le but est de contester la thèse selon laquelle les autorités se refusent à déclassifier des documents ou à révéler la "vérité" sous
prétexte des retombées imprévisibles de la population, laquelle - c'est bien connu - n'est pas prête pour cette révélation. Du moins, à ce
que l'on prétend. Cela permet à l'auteur de démontrer les mécanismes compliqués de l'information, de la désinformation, des soupçons de désinformation qui pèsent sur les personnes qui veulent à tout prix procéder à cette révélation et des révélations de
désinformation de la part des personnes que l'on soupçonne de nous informer, etc. Laissons donc là ce sujet.
Le fait est qu'en consultant le Net, il est assez difficile de se faire une opinion quant à savoir ce qui s'est réellement passé en 1938, d'autant que nous n'y étions pas. Ce qui est certain en tous cas, c'est que Monsieur-Tout-Le-Monde y croit et que l'on sait que lorsqu'une rumeur a fait son chemin, elle peut finir par avoir valeur d'acquis. Certaines sources, la plupart d'ailleurs, confirment qu'il y a bien eu panique. d'autres se contentent de relativiser quelque peu l'information sans toutefois la démentir complètement. Et si l'on désire creuser le sujet, on découvre immanquablement des documents qui attestent de ce que cette panique n'est qu'un mythe. Cependant, la totalité desdits documents émane de Pierre Lagrange lui-même ou bien y fait référence.
Le fait est que M. Lagrange est plutôt controversé sur la toile, tant par les ufologues qu'il n'hésite pas à traiter de "soucoupistes" que par les sceptiques qui assimilent son ouvrage à propos de la désinformation comme une énième forme de désinformation, ce qui est un comble qui confirme, dans un certain sens, ce qu'avance la personne ici incriminée (si vous nous suivez...) prise à son propre piège. Certaines prises de position de la part du sociologue, que nous avons pu lire, plaident effectivement pour la cause de ses détracteurs.
Les seules conclusions que nous puissions tirer dans toute cette affaire sont que d'une part on peut certainement trouver des
choses intéressantes dans les ouvrages de Pierre Lagrange mais qu'il convient de se méfier sur ses propos qui, au détour de nombreuses
figures de rhétorique savante, agrémente ses textes de fausses vérités ou de vrais mensonges, oublie parfois des détails importants qui
remettent ses thèses en cause et dénaturent l'information qu'il voulait nous fournir quant à une éventuelle prétendue désinformation !
D'autre part, si l'on comprend qu'il y a bien désinformation quoi qu'en dise cette information qui prétend le contraire, d'après nos
informations il convient donc bien de se méfier des informations (au même titre que des désinformations d'ailleurs).
Tout ceci avait bien sûr un caractère informatif. Donc, méfiez
vous !
NDLR : quelqu'un aurait-il des cachets contre la migraine ?
Voir le film : "La Guerre des Mondes"
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